Archives ouvertes de Galina A. Pougachenkova
Création d’archives numériques en libre accès en ligne de l’académicienne Galina A. Pugachenkova
La Professeure Galina Anatolevna Pugachenkova (1915-2007) a mené une carrière d’architecte, d’archéologue et d’historienne de l’art et, surtout, a été la première femme à avoir pu obtenir le titre d’académicienne de l’Académie des Sciences de l’Ouzbékistan. Elle a laissé un riche héritage scientifique représenté par plusieurs dizaines de livres et des articles scientifiques qui sont devenus des « classiques » pour plusieurs générations de chercheurs, tant en Asie centrale que partout dans le monde. Beaucoup de découvertes d’une importance indiscutable sont liées à son nom comme celles des rhytons gréco-parthes de Nisa au Turkménistan ou des sculptures Kouchano-hellénistiques de Khalchayan ou de Dalverzinetepe en Ouzbékistan. En reconnaissance de ses découvertes et des études qu’elle a effectuées Galina A. Pugachenkova a été décorée en 1995 des Palmes académiques françaises et a été nommée membre-correspondant de l’Institut archéologique allemand (DAI) et de l’Institut italien du Moyen et Extrême-Orient (IsMEO), ainsi que docteur honoris causa de l’Université de Strasbourg. Ses archives sont importantes, car elles préservent un nombre très élevé de documents de caractère aussi bien professionnel que personnel qui permettent de reconstituer l’histoire de l’Asie centrale, tant ancienne que contemporaine, ainsi que, notamment, l’histoire des recherches archéologiques, historiques et architecturales à l’époque soviétique.
Les archives de G.A. Pugachenkova concernent l’architecture, l’archéologie, l’histoire et la miniature orientale. La documentation inédite préservée dans ses archives reste une source primaire importante pour la recherche scientifique de la région, surtout du fait qu’elle date de l’époque soviétique : pendant les décennies durant lesquelles G.A. Pugachenkova a été le plus active, les archéologues soviétiques ont eu un quasi-monopole dans le domaine des études archéologiques de l’Asie centrale soviétique. La documentation accumulée – surtout visuelle (cartes, dessins, photographies) – aidera donc à combler des lacunes dans plusieurs dossiers des chercheurs occidentaux. L’existence de sources d’information ouvertes et disponibles virtuellement – tant documentaires que visuelles – répond aussi bien aux intérêts des chercheurs sur place et à l’étranger qu’à ceux du grand public et devrait permettre de préserver le patrimoine culturel de l’Asie centrale. Ce projet permet d’inclure cette région du monde dans le mouvement mondial de mise à disposition virtuelle du patrimoine culturel et servira de projet pilote pour initier le travail sur d’autres archives personnelles de savants, écrivains ou hommes de culture en Ouzbékistan. Enfin, le dépôt des archives sur papier en tant que donation aux Archives nationales de la République d’Ouzbékistan permettra également de les sauvegarder sous cette forme et renforcera les liens entre les chercheurs occidentaux et cette institution.
Les archives de G.A. Pugachenkova constituent un véritable patrimoine scientifique pour l’Asie centrale. Elles sont constituées de 380 dossiers sous forme de fourres épaisses. Outre les manuscrits des études publiées, elles comprennent également des documents inédits tels des journaux et des rapports de fouilles, des notes personnelles, des lettres personnelles, des photographies, des dessins, des aquarelles, des scénarios de films documentaires et de vulgarisation. On compte au total 38 421 feuilles dont 12 302 sont des manuscrits, 17 tableaux, 52 cartes, 192 dessins techniques, 9 629 photographies, 1 648 négatifs, 138 diapositives, 1 564 dessins, 52 aquarelles, 660 coupures de presse et 3 022 fiches bibliographiques.